Le cœur en joue

En exergue à son recueil, Hélène Lépine a choisi de mettre ces deux phrases d’Anna Akhmatova qui révèlent, me semble-t-il, toute la profondeur et l’humilité de son approche :

Non, ce n’est pas moi, c’est quelqu’un d’autre qui souffre.
Souffrir ainsi, je ne l’aurais pas pu.
 

LE CŒUR EN JOUE est un livre émouvant, empreint d’une grande humanité, qui évoque les voix oubliées de ces femmes syriennes et de leurs enfants, victimes d’une guerre atroce qui se poursuit encore aujourd’hui.

La poésie d’Hélène Lépine est dépouillée, limpide, et d’une telle force qu’il nous semble côtoyer ces femmes et leurs enfants sous les bombes meurtrières et sur les chemins de leur exil forcé.

Les mots se font doux, ce sont des murmures, des chuchotements qui inventent une musique, une complainte pour bercer la douleur des cœurs affligés.

Ce n’est pas un regard, c’est une mélopée.

Une langue magnifique, un grand recueil.