Nicole Houde, née à Saint-Fulgence en 1945, est décédée à Montréal le 3 février 2016. Sa disparition est une grande et triste perte pour notre littérature. Nicole Houde vivait au pays des mots, c’était son royaume. Sa vie ne se sépare pas de l’écriture. Cétait son «vrai lieu».
Grande romancière et lauréate de nombreux prix littéraires prestigieux, Nicole Houde était très attachée à son coin de pays. Elle l’a rendu vivant et sensible dans plusieurs de ses romans, où l'on retrouve de nombreuses évocations du fjord majestueux, de ses falaises abruptes, des longues battures et de la ligne du partage des eaux. Endroit presque mythique pour elle. Ses personnages, plus grands que nature, sont imprégnés de la démesure du territoire. Ils portent en eux la furie ardente du Saguenay, comme une marque indélébile de leur identité et de leur insoumission envers et contre tout, telle Laetitia dans La Maison du remous. Ce sont parfois aussi des titans aux pieds d’argile, comme Victor dans Je pense à toi. Ou des petites gens, esseulés dans Montréal, comme Estelle et Maurice dans Les Oiseaux de Saint-John Perse, roman qui lui a valu le prix du Gouverneur général en 1995. Des êtres marginaux, qui refusent de se résigner et persistent à croire en leur part de bonheur. Nicole Houde a eu cette force et cette grâce de donner une écriture à la compassion, une voix à ceux qu’on ne veut pas entendre. Une voix lucide et authentique, d’une portée universelle, pour bercer les douleurs des oubliés. Une voix rebelle qui pourfend l’hypocrisie des normes et des bien-pensants.
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Céline xx